Le déménagement de la CAF de son site historique n’est pas un geste anodin pour la ville de Rouen puisque qu’il marque la fin d’une période qui a débuté au mitan du siècle dernier.

Ce nouveau programme de logements s'envisage au travers l’histoire du lieu et de sa construction. Les ambitions du projet respectent les éléments pérennes du site pour les magnifier et les mettre en valeur (l’hôtel particulier, mais aussi le paysage proche et lointain). Ainsi, le but est d’offrir une image architecturale forte à l’échelle du quartier tout en étant respectueuse des mitoyens, dans sa morphologie et sa matérialité, de multiplier les moyens d’accès au grand paysage (coteaux ouest, boucle de la Seine, centre ville…) depuis le site mais aussi depuis le tissus diffus au nord et de compléter la lecture paysagère du coteau par un travail paysagé précis au sein de la parcelle.

Entre tradition et modernité, le quartier des coteaux Ouest de Rouen, dans lequel s’insère le projet, et à plus large échelle, le quartier Pasteur, est caractérisé par une architecture peu dense et relativement homogène de maisons de villes en brique et silex et d’immeubles de logements, ou des interventions plus récentes et d’échelles plus importantes sont apparues au cours des vingt dernières années, invitant une nouvelle ère architecturale, plus contemporaine, dans un tissu urbain diffus. L’utilisation de la brique comme matériau référent du projet permet d’établir une continuité avec l’histoire architecturale du quartier ; très éloignée d’une vision passéiste, l’utilisation de la terre cuite permet de réinterpréter l’image pittoresque du quartier, en accordant la colorimétrie des briques par plots, en fonction des mitoyens et des situations: couleur sépia le long de la rue des Forgettes, couleurs blanc et gris en périphérie de l’hôtel particulier, rouge soutenu pour les maisons de ville, et anthracite pour le plot Ouest. Ce dernier étant visible depuis la rive gauche comme un point de repère urbain émergeant de la végétation du coteau...