Le grand hôpital de l’Est Francilien est conçu au sein d’un quartier en projet non encore construit. L’orientation en cœur d’îlot s’adresse à une université organisée autour d’un bassin et l’ambition de former à terme un campus hospitalo-universitaire préside l’idée que le quartier peut devenir une nouvelle centralité distribuée par un grand mail nord-sud, "le cours du Danube."

Le site de 12 ha dévolu à l’hôpital, desservi par les grands axes routiers via la RD231, ne comporte pas de particularités topographiques. De forme rectangulaire, plat, le terrain de jeu est exemplaire. La neutralité du site est l’occasion d’inventer le monospace dans sa forme la plus pure et qui a l’instar d’un concept, car, peut contenir toutes les composantes fondamentales du concept.

Malgré l’aspect unitaire et muet du résultat architectural, l’hôpital contient le code secret de l’activité hospitalière fondée sur 3 valeurs croisées. Par ses grandes fonctions : diagnostic-interventionnel-convalescence d’une part, par ses grands flux d’autre part, public-patient-logistique.

Cette intrication de composantes ternaires engendre un bâtiment sur 3 niveaux (diagnostic-interventionnel-convalescence) et 3 strates verticales (public-patient-logistique) une avant, une au centre et une arrière.

La mise en place d’un système urbain maillé (grid) et arborescent est la condition à la radicalité du parti architectural et du respect le plus stricte de la fonctionnalité.

Le maillage est aussi un gage d’extensibilité horizontale.

La morphologie fermée percée de patios, déjà expérimentée sur les hôpitaux de Toulon et de Chalon-sur-Saône, assure la flexibilité d’occupation des espaces.

L’hôpital se présente ainsi comme un bâtiment bas et lumineux, monolithique et discret.

À l’exception de leur fine sérigraphie sérielle, les façades n’ont pas d’écriture ajoutée. Leur dessin au concours se résumait même à de simples rectangles blancs, fond de toile de l’œuvre hospitalière à venir.

Ces dernières sont ainsi conçues pour éclairer tout type de locaux, d’aujourd’hui comme de demain.

Les patios intérieurs, aux couleurs distinctes aident à l’orientation des occupants. Chaque sous-univers hospitalier contenu dans le grand ensemble est caractérisé par leurs teintes.

La parcimonie structurelle du bâtiment a permis de préserver un budget confortable pour le choix des matériaux intérieurs. Le patient est pris en charge dans un bâtiment d’un haut standing hôtelier.

L’absence de hiérarchie dans la forme et le traitement des façades permet à terme les accès périphériques multiples que l’activité ambulatoire conjuguée au numérique tend à initier.