La direction de l’hôpital de Chambéry a fait un choix stratégique, important en implantant son nouvel équipement dans l’enceinte pourtant dense de son site hospitalier actuel. Il s’agissait de profiter d’une des dernières opportunités foncières occupée par l’ancienne maternité pour implanter "au chausse-pied" un bâtiment de 771 lits et places.

L’ancienne tour hospitalière Jacques Dorstter disparaît aujourd’hui pour laisser place à une grande esplanade ouverte sur la ville.

Ici l’imposant volume urbain doit se contorsionner autour du pôle mère enfant avec qui il fait corps et contre les limites de propriété délimitant le quartier pavillonnaire du Faubourg du Mâcher.

Si les fondamentaux du monospace sont appliqués, la pression foncière a provoqué l’inflexion que le bâtiment présente en son milieu, à l’instar du Palais Borghèse à Rome.

Comme ce Palais, cette figure fait la démonstration que l’hôpital n’est pas nécessairement un rectangle.

Le programme comporte une grande part d’activités ambulatoires, il dessine à lui seul ce que deviendra probablement l’hôpital français de demain.

Le monolithisme du bâtiment a pour origine le souhait d'offrir à l'hôpital un équipement de forme simple, flexible, évolutif et durable. L'architecture ne réside ni dans une envolée de forme, ni dans un ordonnancement de pleins et de vides, ni dans une composition graphique des fenêtres, mais bien dans la force urbaine du volume et le traitement de sa "peau" (couleur, matière, réflexion, lumière, etc.). 

Les façades sont un singulier révélateur du paysage lointain. Singulier par leur effet stéréoscopique, car l'image perçue dans un axe de vision est différente de celle reçue d’un autre. Singulier encore par leur effet cinétique puisque lors du déplacement de l'observateur, la façade renvoie une image du contexte toujours différente. 

Le réseau de sérigraphie verticale du verre extérieur, sur les parties visions comme sur les parties borgnes, participe à l'homogénéisation visuelle des façades, elle accroche la lumière et produit l'effet d'un voile continu "doux" comme un rideau dressé tout autour du bâtiment.

L’architecture intérieure rejoint les standards de la haute hôtellerie. Malgré l’immensité du programme, aucun détail n’est laissé au hasard.

L’espace intérieur est organisé autour d'un axe "rue" sculpté au cœur de l'équipement. Au centre de cette artère, un grand atrium couvert dévoile le centre de consultation sur ses 5 étages.